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L'amalgame que l'on ne devrait pas faire

Ces derniers jours, les médias BFM Alsace et Dernières Nouvelles d'Alsace (DNA) ont diffusé des publications et des reportages critiquant sévèrement les guides-conférenciers. Selon ces sources, le principal problème de la surfréquentation du marché de Noël de Strasbourg serait attribué "aux groupes de 20 touristes américains accompagnés de guides-conférenciers".

S'interroge-t-on sur ces foules de touristes "suiveurs" qui se laissent guider par des individus non qualifiés arborant un parapluie rouge/rose ou une pancarte "free tour" ? Ces prestataires recherchent la plus grande rémunération, étant rétribués au pourboire, non déclaré. Beaucoup d'entre eux sont des étrangers au visa étudiant qui travaillent au noir pour des grandes entreprises telles que l'espagnole Civitatis. Ils ne connaissent même pas la ville où ils sont censés de guider, confondant l'Hôtel de Ville et le Conseil de l'Europe, par exemple. De plus, ils traînent des groupes de 50 à 60 personnes, utilisent des amplificateurs vocaux diffusant de la musique en continu, contribuant ainsi à la Disneylandisation de la ville.

En contraste, nous, guides-conférenciers agréés par l'État, avons l'habitude de porter des groupes de 20 à 30 personnes, en particulier depuis la pandémie de COVID-19. De plus, la plupart de nos groupes sont équipés d'un système de transmission de la voix afin de ne pas polluer acoustiquement l'espace urbain.

D'un autre côté, en tant que guides-conférenciers agréés, nous avons suivi un cursus universitaire de trois ans minimum pour obtenir notre habilitation. Nous respectons scrupuleusement les règles édictées par l'administration, qu'elle soit étatique ou municipale. Nous détenons les autorisations nécessaires pour le débarquement et l'embarquement des passagers aux emplacements désignés par la municipalité. Malgré cela, la presse locale et les riverains nous attaquent injustement.

C'est la méconnaissance de ces pseudo-guides, que les médias et les habitants ne parviennent pas à distinguer de nous, guides-conférenciers agréés ET aussi des habitants de Strasbourg. La Préfecture envisagerait même de nous interdire de guider sur la Grande-Île de Strasbourg pendant les heures d'ouverture du marché de Noël. Ce sont certainement seulement les guides-conférenciers qui subiraient vraiment une telle interdiction, puisque les autres n'ont jamais eu à suivre des règles ni des arrêtés, ni durant la Covid, ni maintenant.

L'État envisagerait-il de nous priver de la possibilité de travailler de manière honnête et de contribuer au paiement de nos impôts, pendant que les "guides" du dimanche continuent d'opérer toute l'année de manière informelle sans aucune restriction ? Qui prendra en charge les compensations pour les remboursements que nous pourrions devoir et les pertes que nous pourrions subir ?

La surfréquentation est le résultat de la publicité intense qui a été faite à l'échelle mondiale pour le marché de Noël au fil des années. Sommes-nous les seuls responsables de l'engouement des gens pour visiter Strasbourg à Noël ? Qui a promu cet événement auprès du public ? Il est nécessaire de prendre position : voulons-nous des touristes ou non ? Souhaitons-nous bénéficier de l'apport financier des touristes tout en évitant leur présence ? Il est temps de mettre fin à l'hypocrisie et d'assumer les décisions prises par le passé, dont la libéralisation à outrance de notre métier, au lieu de blâmer un groupe de professionnels respectueux des règles établies.